La Construction

PHOCON2Jolis bateaux, surmontés d’immenses voiles de toutes les couleurs, filant avec élégance sur l’eau, se dressant fièrement au creux des vagues, les yoles rondes sont de purs produits locaux.
De tous temps, c’est bien à l’habileté du charpentier martiniquais que nous devons ce type d’embarcation.
Une tradition de construction originale en bois, s’inspirant de leurs ancêtres les plus lointains.

Le principe de la construction est le suivant:
Sur une «quille» liée solidement à une «étrave» à un «étambot» qui se différencient nettement, sont fixées des «membrures» de formes arrondies sur lesquelles sont cloués les «bordés» extérieurs, faites de planches de bois.
Ces dernières seront calfeutrées puis mastiquées pour assurer l’étanchéité de l’embarcation.

PHOSOC2Pour la fabrication de la yole de compétition, la hache demeure le principal instrument constituant la boîte à outils du charpentier de marine local.
En l’absence de véritables plans, l’expérience constitue le premier atout de la réussite.
La construction de la yole priorité avant tout sa «coque» qui doit être étudiée pour la régate.
L’embarcation peut se couvrir de deux voiles pouvant totaliser cent mètres carrés de surface, sans «lest» et sans «quille» plombée.

La Yole Ronde de compétition, évoluant à l’occasion des régates, est créée sans apport de matériaux nouveaux.
D’une longueur de plus de 10 m, la coque, les membrures, les mâts, les «bois dressés», les «va et vient» d’écoute, sont tous tirés de la forêt martiniquaise.
Le bois le plus utilisé est le poirier local. La vergue, elle, sort des champs de bambou du pays Certains bois proviennent de Guyane Française, comme le teck, ou l’angélique, dont sont faits la quille et le bordé.
Sa jauge est supérieure à 1 tonneau, son poids de 700 kg, son prix supérieur à 18 000 Euros (118 000 frs environs).

Le coût excessif n’a pas pour autant découragé les propriétaires qui sont sans doute motivés par la beauté du spectacle, l’accrochement aux traditions, l’amour du folklore, et surtout l’engouement sans cesse accru du grand public de ce sport.

PHOCON3C’est sans nul doute sa fabrication artisanale qui donne à la yole toute son originalité et son cachet authentique.
Sa construction est vécue comme un évènement, suivi avec intérêt par les habitants de la commune. Les chantiers les plus célèbres sont ceux du François, du Marin, du Robert et du Vauclin, d’où sont sortis de beaux produits.

La peinture de la yole souvent confiée à un spécialiste car c’est un élément capital dans la conception final de l’embarcation. Bien avant la coupe des premiers «bois» et son début de construction chez le charpentier, la yole est d’abord pensée et calculée.
La forme, la coupe, les côtes, les couleurs sont décidées de concert entre le propriétaire et le barreur. Le ou les sponsors contractés, le plan de financement établi, alors seulement le charpentier de marine peut commencer son œuvre.

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